La Gentle Style

12 ans de convictions, 12 décisions qu’on ne regrette pas !

12 ans de convictions, 12 décisions qu’on ne regrette pas !

- Par Christèle Merter

12 ans, 12 décisions qu’on ne regrette pas !

Il y a 12 ans, on s’est lancés sans recette miracle. Mais avec une intuition forte : la mode devait changer.
Alors, plutôt que de suivre le courant, nous avons fait des choix différents. Comme toute entreprise, on a pris des décisions, certaines évidentes, d’autres beaucoup moins. Aujourd’hui, on partage avec vous 12 décisions, parfois difficiles, souvent courageuses, mais toujours justes. Et, douze ans plus tard, on ne les regrette toujours pas.

1. Avoir choisi le Made in France dès le départ

En 2013, produire en France relevait presque de la provocation. Les ateliers avaient fermé les uns après les autres, les marques étaient partie fabriquer en Asie, et les savoir-faire s’étiolaient. Nous, on a décidé de rester.
Travailler avec un tricoteur en Picardie, un teinturier à Roanne, un atelier de confection à Roubaix… ça a demandé du temps, des compromis, parfois des sueurs froides. Mais c’est ce choix qui nous rend fiers aujourd’hui : chaque vêtement raconte un territoire, un visage, une histoire.

Produire ici, ce n’est pas un slogan : c’est préserver des filières qui comptent encore ≈ 2 200 entreprises et plus de 62 000 emplois côté textile en France. Quand 97 % des textiles vendus en France sont fabriqués à l’étranger, ancrer nos pièces localement, c’est un acte utile et traçable.

2. Miser sur des matières biologiques et recyclées

On aurait pu se contenter de coton conventionnel, moins cher et plus facile à trouver. Mais on savait déjà que derrière ce coton, il y avait des pesticides, des sols épuisés et des rivières asséchées. Alors on a misé sur le coton bio, puis sur les fibres recyclées.
Souviens-toi : il y a 10 ans, le « recyclé » paraissait gadget. Aujourd’hui, c’est une évidence. Nous, on a essuyé les plâtres, testé des fils imparfaits, recommencé plusieurs fois. Mais on a tenu bon.

À l’échelle de l’UE, la consommation textile est déjà le 4ᵉ poste d’impact environnemental (après l’alimentation, le logement et la mobilité) : réduire pesticides et déchets n’est pas un plus, c’est la base.

3. Refuser les soldes déguisés.

La tentation peut être grande pour certains : gonfler les prix pour mieux les « casser », organiser de fausses bonnes affaires pour doper les chiffres. Mais on a préféré la transparence. Pas de prix « gonflés » pour mieux les casser demain. On préfère des promotions claires et rares, dans l’esprit des règles européennes qui encadrent les annonces de réduction de prix pour éviter les faux rabais.
Parfois, on a perdu des ventes face à des promos trop belles pour être vraies. Mais on n’a jamais perdu la confiance. Et ça, ça vaut plus que n’importe quelle marge gonflée.

4. Dire stop aux capsules à répétition

La mode aime l’instantané, le toujours plus, le toujours nouveau. La course aux nouveautés fabrique surtout… du gaspillage. En Europe, on achète en moyenne 19 kg de textiles par personne et par an (17 kg en 2019) : produire moins mais mieux, c’est une réponse concrète à la surconsommation.

Nous, on a décidé de ralentir. Pas de collection tous les quinze jours, pas de pièces éphémères qui disparaissent aussitôt sorties.
À la place, on a choisi de donner du temps à chaque vêtement, de le penser, de l’améliorer, de le laisser vivre plusieurs saisons. Ça va à l’encontre des codes du secteur, mais c’est précisément pour ça qu’on le fait.

5. Mettre en pause l’offre femme pour mieux rebondir

Décider d’arrêter, c’est souvent plus difficile que de continuer. Faire une pause, c’est choisir la qualité du rebond. Repenser les coupes, les matières, l’usage réel — pour revenir avec une offre plus forte et plus durable.

Notre offre femme, on l’aimait. Mais elle avançait sans vision claire, sans moyens suffisants pour lui donner toute la force qu’elle méritait. Alors, plutôt que de persister dans l’à-peu-près, on a fait un pas de côté.
Ce n’est pas un abandon : c’est une promesse. Quand on reviendra, ce sera avec des pièces pensées à 100 %, pas à moitié.

6. Réduire volontairement le nombre de références

Un vestiaire resserré limite les surstocks, simplifie la chaîne et concentre l’investissement là où ça compte : des essentiels qui durent. Dans un contexte où la consommation grimpe, faire moins est parfois le meilleur moyen de faire mieux.

À l’époque, tout le monde élargissait son catalogue. Nous, on a fait l’inverse. Moins de références, mais plus de soin.
Ça veut dire dire non à certains produits, concentrer nos efforts sur l’essentiel, accepter de vendre « moins ». Mais ça veut aussi dire proposer des pièces qu’on assume totalement, dont on sait qu’elles dureront dans vos placards.

7. Développer une offre marque blanche cohérente

Partager notre savoir-faire avec d’autres acteurs, oui — à condition de garder nos exigences : matières propres, traçabilité, fabrication locale quand c’est possible. L’objectif : diffuser le mieux-produire, pas l’édulcorer.

8. Collaborer avec 30 ateliers français.

Un vêtement est une chaîne humaine : tricoteurs, teinturiers, brodeurs, coupeurs, confectionneurs.

On a fait le choix d’une chaîne courte mais solide. Aujourd’hui, une trentaine d’ateliers travaillent avec nous : du tricotage en Picardie à la broderie en Bretagne, de la confection dans les Hauts-de-France, à la teinture en Loire.
Ça n’a rien d’anodin : ça veut dire accepter des délais plus longs, des coûts plus élevés. Mais ça veut aussi dire qu’on connaît ceux qui fabriquent nos vêtements. On les appelle par leur prénom. Et ça change tout.

9. Soutenir 350 emplois dans notre filière

Derrière chaque sweat, chaque tee-shirt, il y a des personnes qui travaillent. Ouvriers, coupeurs, couturières, logisticiens… En 12 ans, notre choix de produire ici a contribué à maintenir ou créer 350 emplois.
Ce ne sont pas des chiffres abstraits : ce sont des familles, des savoir-faire, des territoires qui continuent à vivre.

C’est ça aussi, la valeur d’un vêtement.

10. Ouvrir nos deux boutiques parisiennes

On aurait pu rester 100 % digital. Mais on a choisi d’ouvrir deux boutiques à Paris, parce que rien ne remplace la rencontre. Un lieu physique, c’est du lien : essayer, toucher, discuter, comprendre. Nos boutiques sont des espaces de preuves — pas de promesses. Voir les tissus, essayer les coupes, échanger en direct : c’est aussi ça, la preuve.
Et ces boutiques, ce sont des lieux de vie. Pas des temples de la surconsommation, mais des espaces à taille humaine où l’on prend le temps.

11. Ne jamais céder au greenwashing

On préfère montrer que promettre. L’UE renforce d’ailleurs la lutte contre les allégations vagues (« éco-friendly », « vert »…) sans preuves : fini les grands mots sans faits. Ça tombe bien, on n’en faisait déjà pas.

On a toujours refusé les grands discours vides : « éco-friendly », « green », « vert »… sans preuves. Ça fait joli sur une étiquette, mais ça trompe tout le monde.
Nous, on a choisi la transparence. Dire quand ça marche, dire aussi quand ce n’est pas parfait. Montrer les coulisses, expliquer les limites. Parce que la confiance se gagne dans les faits, pas dans les slogans.

12. Grandir à notre rythme, sans brûler les étapes

Croître trop vite, c’est s’exposer au jetable. Grandir à taille humaine nous permet de tenir nos promesses dans la durée — et d’éviter la spirale de l’ultra-fast fashion que la France commence à encadrer plus fermement.

La tentation de courir était là. Ouvrir partout, multiplier les produits, aller toujours plus vite. Mais grandir trop vite, c’est prendre le risque de s’effondrer.
Alors on a avancé doucement. Un pas après l’autre, sans brûler les étapes. Ce rythme, certains l’ont trouvé trop lent. Mais c’est ce qui nous permet, aujourd’hui, de fêter 12 ans et d’être encore là demain.

Ces 12 décisions, nous les avons prises pour durer.
Mais surtout, nous les avons prises avec vous.
Alors si nous fêtons aujourd’hui nos 12 ans, ce n’est pas un anniversaire : c’est une promesse renouvelée. Celle de ne jamais céder, de continuer à avancer à contre-courant, et de vous emmener avec nous.

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